Les lavoirs de France et des Monts d'Or,
présentation de Michel Matray

Lette de l'association « L'Eau à Lyon et la pompe de Cornouailles », compte-rendu de la réunion du 13 mars 2008

 

L'association de sauvegarde des lavoirs des Mont d'Or s'articule autour de 2 grands axes :

Rénover, inventorier

Faire connaître les lavoirs des Mont d'Or.

C'est un livre d'images commentées que nous allons parcourir.

L'histoire du lavage du linge est ancienne. Nausicaa, en son temps s'y adonnait. L'Empereur Vespasien fut célèbre pour l'imp :t qu'il établit sur l'urine que les foulons utilisaient pour dégraisser le linge. Il répondit pour la postérité à Titus, son fils, qui désapprouvait cette décision « l'argent n'a pas d'odeur ». Saint-Romain-en-Gal dispose d'un atelier du foulon dans lequel le linge était lavé aux pieds.

Contrairement aux idées reçues, le Moyen-âge est une période pendant laquelle l'hygiène est importante. En revanche, au XVIe siècle, on ne se lave plus, de peur que les maladies n'entrent par la peau. On lave le linge dans les fontaines.

En 1851, après les épidémies de choléra, l'état subventionne les communes pour la construction de lavoirs. On sépare alors les lavoirs du reste de l'eau. L'abreuvoir est en amont, mais la promiscuité est encore très importante.

Le lavoir tel que nous le connaissons est assez caractéristique de la France. Ailleurs, nous trouvons baquets, tonneaux avec foulage aux pieds. à savoir qu'on ne lave pas le linge au lavoir, on le rince seulement.

À partir de la fin du XIXe siècle, les lavoirs connaissent des évolutions. Certains sont construits pour pouvoir laver debout… parfois même un tabouret est nécessaire, comme nous le présente une carte postale.

Des vues de zouaves à Sathonay et autres militaires affairés au lavoir attestent de la création de lavoirs militaires. Ils ont l'air très heureux de leur job !

Indépendamment du climat et de façon très localisée, certains lavoirs sont couverts. Les régions typiques sont la Bourgogne, le midi de la France, mais pas la Bretagne (où il ne pleut jamais, c'est juste un crachin vivifiant).
Des lavoirs seront complètement clos, vitrés. Chaponost présente un beau spécimen du genre. La construction des lavoirs s'achève vers 1940.

Il existe deux systèmes de lavoirs au fil de l'eau. Le plancher peut être flottant pour se mettre au niveau de l'eau ou bien un barrage règle le niveau d'eau sur celui du lavoir.

Les plattes (ou plates) ont été crées par Benoît Besson. Une ordonnance de police oblige la pose de garde-corps en 1786. Une nouvelle ordonnance (XVIIIe siècle) fait numéroter les plattes et instaure « un droit des plattes à laver les lessives ». En conséquence, les propriétaires sont taxés et les lavandières payent 2 sous à l'heure ou 20 sous à la journée pour laver leur linge. Les publicités apparaissent. Faut bien vivre !
En 1860, on installe des chaudières. Il est possible de laver son linge sur le bateau-lavoir et il faut un jeton pour payer son seau d'eau chaude.
Les « chignoleurs » du lavoir viennent chanter à proximité. Peut-être ont-ils déjà choisi leur reine des blanchisseuses, élue lors des grandes fêtes de la mi-carême dont nous voyons quelques chars spectaculaires.

110 plattes peuplent le Rh :ne et la Sa :ne. On a voulu limiter à 27 leur nombre sur le Rh :ne, compte tenu de la présence également des bateaux de bain et du trafic fluvial. La dernière platte fut construite en 1910. En 1912, le syndicat des propriétaires de platte oblige les lavandières à utiliser la javel.

1re étape du lavage du linge : la buye. Le linge est mis dans une immense cuve avec de l'eau chaude et de la cendre. Il est d'usage de faire 2 grandes lessives par an. Néanmoins, les couches des enfants et d'autres catégories de linge nécessitent un lavage plus fréquent.
Les lavandières vont à la rivière avec le carrosse. Ce dernier n'est pas tiré par un cheval mais plut :t glissé sous les genoux pour s'installer au travail au lavoir. Le linge est porté dans la brouette. On n'oublie pas le battoir (parfois « présents d'amour », cadeau de mariage), la brosse à chiendent (faite avec les racines séchées de la plante), la planche à laver, les pinces, le savon de Marseille et la langue, puisqu'au lavoir, « on lave le linge mais on salit les gens ». On y japille comme une avocate de platte. Les beaux lavoirs que nous voyons se nomment chapelle de la médisance, le bureau des petites nouvelles…

La lessiveuse à champignon inventée début XIXe représente un net progrès. L'eau chaude fait désormais seule le cycle que la lavandière opérait en arrosant sans cesse le linge. Puis viendra la machine à laver…
Il ne restera plus que les lavandières de la nuit de l'Ile Barbe pour attirer les gens dans des guets-apens.

Les lavoirs-bains impasse Fleysselle sont en cours de démolition. Un lavoir est encore à votre service montée Bonafous.

Nous applaudissons Michel MATRAY pour le plaisir qu'il nous a donné à l'écouter. N'hésitez pas à visiter le site très fourni et imagé de l'association.

Pourquoi Martha-Jane Canary-Burke
n'est-elle pas morte d'une pneumonie des lavandières,
comme sa mère Charlotte ?

Vous pourrez également répondre au jeu des lavandières sur
http://lavoirsrhone.free.fr


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