SAINT-CYR-AU-MONT-D'OR
Les lavoirs du village se redécouvrent aux coins des rues

Des lavoirs étaient utilisés par les habitants du village avant l'arrivée du lave-linge dans les foyers.
Implantés en différents lieux, ils font aujourd'hui partie du patrimoine local. Découverte

Le Progrès (quotidien lyonnais) du 12 août 2008

 

Le village comptait de nombreux lavoirs, privés où communaux. Beaucoup ont aujourd'hui disparu. Les grandes propriétés de Saint-Cyr étaient dotées de leur lavoir comme La Chaux, la Baticolière, le Clos Saint-Benoît, les Greffières. Les paysans aisés en étaient également équipés.

Le lavoir du village servait encore dans les années 1950

Marie-Chantal Pralus apporte des renseignements précieux. Parmi les lavoirs de Saint-Cyr, le lavoir du village à l'angle de la rue Gabriel Péri et la route de Lyon servait encore dans les années 1950.

Celui du Chemin du lavoir, à ciel ouvert est très harmonieux avec sa niche grillagée, mais l'aménagement du chemin a réduit sa hauteur et l'a rendu inutilisable.

Celui du chemin des Greffières en dessous du Tiers était inaccessible de tous côtés. Mais depuis quelques mois, l'association de Sauvegarde des lavoirs a invité le conseil municipal d'enfants à une journée pour le débroussaillaee de l'accès afin de sensibiliser les jeunes Saint-Cyrots à leur patrimoine.

Une opération rondement menée !

Le lavoir du Chemin du Coûter est de dimensions réduites.

Le quartier avait quelques maisons seulement, le clos Saint-Benoît tout proche ayant son lavoir privé. Le lavoir du Mont-Thou. Dans ce hameau loin de tout, il a un seul côté utilitaire. A côté, un bac en épi servait sans doute au rinçage ou plus simplement comme abreuvoir pour les chèvres du voisinage qui broutaient le long des chemins et dans les vignes.

Malgré l'arrivée de la lessiveuse dans les foyers vers 1900, le linge lourd est longtemps lavé au lavoir.

Ce sont souvent des femmes de peine qui s'en chargent. L'été comme l'hiver, elles lavaient le linge des bourgeois, comme le leur, dans l'eau courante des lavoirs. Leurs mains étaient gercées et agressées par les cristaux de soude que l'on rajoutait à l'eau de trempage dans les cuves en bois ou en zinc.

Les lavoirs avaient aussi un rôle social.

Si les hommes se racontaient au café, les femmes paysannes et ouvrières « taillaient la bavette » dans ce tribunal féminin improvisé.

Lieu de prédilection des rumeurs, où l'intimité des gens se lisait dans le linge, c'est aussi le lieu où se nouent les complicités, les amitiés, la solidarité entre femmes de condition plus que modeste.

Ces lavoirs font aujourd'hui partie du patrimoine.

Le lavoir des Gasses est le dernier rénové

Le lavoir des Gasses est le dernier en date sur la commune à avoir été rénové. La toiture à quatre pentes a été refaite ces derniers mois. Celle-ci est depuis toujours inclinée vers le lavoir pour mieux récupérer les précieuses eaux de pluie. De grandes dimensions, accessible sur ses quatre côtés, il desservait plus particulièrement les Gasses, la Jardinière, la Bussière et même parfois la Ferlatière. Le lavoir a gardé sa pierre à taper (pour savonner et battre le linge). Il y a une trentaine d'années, on pouvait voir encore la trace de la chaudière dans l'angle d'un mur. Les dames, expertes en la matière à force d'habitude, faisaient en effet bouillir le blanc dans une grosse cuve qui était chauffée au bois.

De notre correspondante locale, Marie-Claude Vasque

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paru dans « Le Progrès » le 12/08/2008

 



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